Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/188

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autre ; puis, il y a le chant de la généalogie, et une hymne brève que le textuaire de Rome ignore. Vous ne pouvez donc suivre les matines avec les livres du brave abbé ; mais je vous prêterai, si vous voulez, un vieux bréviaire du dix-huitième siècle, en latin et français, à l’usage des religieuses Bénédictines de France. Il est volumineux, mais exact.

— S’il y a le français, c’est mon affaire ! Alors, nous descendrons vers dix heures moins le quart ?

— Moi, non ; car il faut que j’aille me confesser ; je me rendrai au cloître à neuf heures, afin d’y joindre le père Felletin dans sa cellule.

Et, en effet, le soir, Durtal alluma sa lanterne et, emmitouflé dans un caban de conducteur d’omnibus, il s’en fut barboter dans la bourbe. Je ne sais pas, se dit-il, si le frère Arsène se tient, à cette heure, à la porterie ; c’est peu probable ; il sera plus sage de passer par l’église et d’ouvrir avec ma clef la porte qui donne sous le clocher.

Il gagna donc l’église. Là, au fond du chœur éclairé par un fumignon, Dom d’Auberoche préparait une répétition de la cérémonie avec ses novices. Il les faisait évoluer, tourner, saluer, s’agenouiller, devant le trône de l’Abbé, puis défiler devant l’autel, en esquissant des inclinations médiocres ou profondes et des révérences plus ou moins accentuées, à telle ou telle place.

Et il leur enseignait à lancer, en s’agenouillant, un petit coup de reins pour ramener la robe en arrière et cacher les pieds ; et lorsque le mouvement du corps projeté en avant était raté, il s’agenouillait devant eux