de ce pays, de la vie qu’on y mène, des ressources dont il dispose, pour organiser notre train-train et nous nourrir.
— Le village, vous l’avez vu, au sortir de la gare ; il se compose d’une rue et de quelques chemins bordés de chaumines ; il contient environ deux cents feux, possède une boutique de boucher, une de boulanger, une d’épicier débitant du tabac et de la mercerie ; telles sont les ressources ; les denrées s’y présentent, sinon onéreuses, au moins exécrables et il est nécessaire de se rendre, pour s’approvisionner, à Dijon, toutes les semaines. D’ailleurs, la mère Vergognat, qui a préparé jusqu’à ce jour ma popote, vous renseignera mieux que moi sur le choix et le prix des comestibles ; elle viendra, ce soir, et vous pourrez, à votre aise, l’interroger.
— La maison n’est pas mal, autant que je suis à même de la juger par un premier clin d’œil et le jardin est spacieux et planté de beaux vieux arbres, reprit Mme Bavoil, après un silence ; tout est donc pour le mieux ; et vos Bénédictins ?
— Ils habitent là ; tenez, regardez par la fenêtre la longue rangée de croisées du monastère et le clocher de l’église ; vous ne tarderez point, au reste, à les connaître, car il est bien rare que l’un d’eux traverse le bourg sans passer par ici, pour me serrer la main ; ce sont de pieuses gens dont la fréquentation est un réconfort.
— Ils sont nombreux ?
— Une cinquantaine, y compris les novices et les convers.
— Eh, notre ami, c’est une grande abbaye, que ce couvent du Val des Saints !