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Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/299

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qui, selon elle, était non seulement accompagnée de Magdeleine, mais encore de la petite troupe des saintes femmes.

Elle la montre, suivant à distance les soldats qui entourent Jésus et s’évanouissant lorsqu’elle s’assure que l’arrestation est maintenue.

Elle nous narre qu’on la transporta dans la maison de Marie, mère de Marc, et que ce fut l’apôtre Jean qui la renseigna sur les brutalités commises par les goujats de corps de garde, pendant la route ; elle relate que ce fut également lui qui s’échappa de chez Caïphe, pour la prévenir, tandis que le pauvre Pierre, affolé, mentait.

Elle ne tenait pas en place, dit la visionnaire. Elle sortit de nouveau et rencontra, près de la demeure de Caïphe, Pierre auquel elle dit : Simon, où est mon fils ? Il se détourna, sans répondre ; elle insista et alors il s’écria : mère, ne me parlez pas, ce que souffre votre fils est indicible ; ils l’ont condamné à mort et, moi, je l’ai renié !

Et, l’âme déchirée, elle parcourut sans repos ni trêve la voie des supplices jusqu’au moment où saint Jean l’expose alors, au pied du Calvaire, le cœur définitivement percé par les sept glaives des péchés capitaux, les glaives enfoncés, cette fois, jusqu’à la garde.

En se remémorant ce lamentable récit, Durtal revenait toujours à sa première idée : avant de pénétrer franchement dans la chair et d’y rester fixées, quelles tortures ces implacables épées n’infligèrent-elles pas à notre dame des sept douleurs, en tournant dans les blessures, en attisant en quelque sorte le feu des plaies,