Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/301

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Notre-Seigneur qu’en croix et la vierge en larmes. La « pieta » surgissait devant lui avant la crèche.

Ainsi, sortait-il de ces longs offices de la grande semaine, accablé, mais heureux. Il se sentait si bien en communion avec l’église et il avait si bien prié !

Et il lui fallait un effort pour se substituer un état d’âme différent avec la pâques, pour s’associer aux transports des alleluias fusant joyeux sous les voûtes, aux gais carillons des cloches balançant les grappes des novices pendus à leurs cordes ; et pourtant quelle magnifique fête que celle de la résurrection ! Quelle atmosphère de jubilation emplissait l’église ! Elle était tendue de velours rouge, couverte de fleurs et les reliquaires réverbéraient, ainsi que des miroirs de verre et d’or, les lancettes en feu des cierges ; la messe pontificale était aussi pompeuse que celle de noël, avec les cérémoniaires aux noirs capuchons retombant sur les blancs surplis, avec le porte-crosse, le porte-mitre, le porte-bougeoir, le porte-queue ; elle s’épanouissait, après la procession, dès l’introït où le Christ célèbre sa résurrection, par la voix prophétique du psalmiste et les touffes de prières qui s’élevaient du chœur, même les suppliques implorantes, telles que le kyrie, se paraient, en signe de fête, d’astragales, se gaudissaient avec la séquence, si enthousiaste, si candide, du Victimae Paschali Laudes, s’affirmaient vraiment triomphales avec cet alleluia, si délibéré, si fier, qui suit l’ite missa est et reprend après le deo gratias de la fin.

Et pour que la suprématie de cet office fût complète, les antiennes des Vêpres étaient exquises et l’on avait, au salut, adjoint en l’honneur de la Vierge, en sus des