créé ces sanctuaires superbes de Paray-le-monial, de Saint-étienne de Nevers, de Vézelay, de la Charité-sur-loire, de Montierneuf, de Poitiers, de Souvigny, de combien d’autres encore !
Les Abbés n’avaient imposé aucune formule, aucun gabarit d’esthétique à leurs ateliers ; ils respectèrent le tempérament de chacun et cette déférence explique l’extrême variété de ces constructions et convainc d’erreur Viollet-le-duc qui voulait qu’il y eut un style Clunisien — et il n’en a pas existé de proprement dit ; — il y a eu un style roman et des architectes clunisiens l’utilisant, mais, tous, d’une façon différente, travaillant pour la gloire de Dieu, selon leurs conceptions personnelles, selon leurs forces !
— Ah ! ce Cluny ! s’exclama Durtal, ce fut vraiment l’idéal du labeur divin, l’idéal rêvé ! ce fut lui qui réalisa le couvent d’art, la maison de luxe pour Dieu ; je ne cesserai de le répéter, c’est à cette source-là que la congrégation moderne de France doit remonter, si elle veut conserver sa raison d’être.
— Vous en causez à votre aise ; il faudrait découvrir des gens de talent et pieux, dans tous les génies, ou en créer et ce n’est pas commode, fit M. Lampre.
— Evidemment ; mais, imaginez, à Paris, un cloître et une église édifiés par Dom Mellet, l’architecte monastique de Solesmes et une colonie venue de cette abbaye, chantant, sous la direction de Dom Mocquereau, le plain-chant ; imaginez des cérémonies magnifiques, des ornements, des statues, tout à l’avenant. Le succès des Bénédictins eut été prodigieux ; le snobisme s’en serait même mêlé, ainsi que pour la troupe des cabots de