Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/325

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n’ai pu communier, ce matin, parce que, malgré sa promesse, Dom Felletin ne m’a pas confessée, hier au carmel de Dijon. Il vient de m’expliquer qu’il avait été requis au dernier moment et mis dans l’impossibilité de prendre le train… vous avouerez que, depuis la nomination de ce curé, Notre Situation devient absurde au Val des Saints !

— Je vous crois, repartit Durtal, quand je pense que le jour de la pentecôte, le jour de la fête du saint esprit, les pères n’ont pas officié à l’église parce que c’était un dimanche et que ledit curé n’avait pas jugé à propos de leur prêter son immeuble, c’est inouï ! Il a fallu se contenter d’une messe chantée dans ce malheureux petit oratoire où l’on étouffe et où aucune cérémonie n’est possible.

Lorsque je me rappelle pareille fête, l’année d’avant, avec l’office pontifical, la théorie des moines dont les coules noires et les aubes blanches tranchaient sur la pourpre et l’or des ornements, lorsque je me rappelle le « veni creator » enlevé par tous les moines et projeté jusqu’aux voûtes par la trombe des orgues et que je songe à la misère de ce que j’ai entendu et vu dans le brouhaha et l’asphyxie de ce pauvre refuge, j’enrage et voue à tous les cinq cents diables et l’épiscope et son curaton !

— Vous avez la messe et les vêpres de la paroisse, dit, en riant, M. Lampre.

— Ah ! s’écria Durtal, figurez-vous que, dimanche dernier, je me suis glissé, à l’heure du salut, dans l’église et que j’y ai assisté à l’un des spectacles les plus bouffes qui soit. Le baron des atours était debout devant un