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Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/351

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fondateurs Gérard le grand et Radewyns, sous la règle de saint Augustin.

Leur petit cloître laïque à Deventer était composé de savants et d’artistes, qui copiaient des manuscrits, les enluminaient, s’occupaient d’art religieux, tout en priant, à certaines heures, ensemble.

La véritable raison d’être de l’oblature moderne est celle-là, se disait Durtal.

Ainsi que le remarque fort bien Dom Felletin, il n’y a pas à vouloir l’étendre ainsi qu’un tiers-ordre qu’elle n’est pas, au sens strict du mot. Les tiers-ordres contemporains — qui sont d’ailleurs des œuvres excellentes et constituent sans doute, avec les événements dont nous sommes menacés, les réserves d’une nouvelle sorte de monachisme pour l’avenir, — suffisent. Du moment qu’elle relève du finage Bénédictin, l’oblature, en dehors de la sanctification personnelle de ses membres, obtenue par les moyens liturgiques, ne peut poursuivre qu’un but : rénover l’art catholique tombé si bas. Il semblerait, au premier abord, que cette tâche serait plutôt celle des religieux, mais il est bien évident que les cloîtres ne recruteront pas souvent des artistes, car, avec les heures divisées par les offices, aucun travail de longue haleine n’est possible ; l’œuvre n’est donc exécutable que si elle est confiée à des laïques, assujettis à certaines formalités rituelles, mais vivant, autour du monastère, libres.

Oui, celle-là, c’est la véritable, l’authentique oblature, celle que nous découvrons dans les âges les plus reculés, celle que je mène, moi-même, auprès de l’abbaye du Val des Saints ; elle va disparaître de France,