Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/386

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cette fois, car vingt-deux ans après qu’il eût été publié, un rescrit du pape Paul IV défendit qu’on le réimprimât.

Ce Souverain Pontife saisit le Concile de Trente d’un nouveau projet d’office canonial, mais il mourut et ce fut son successeur Pie V qui le reprit. Lui, entendait restaurer l’antique ordo et l’élaguer des proses parasites qui l’étouffaient ; il posait également en principe que l’on ne devait pas aisément recevoir des fêtes de nouveaux saints, de peur d’usurper la place réservée aux âges suivants et, quand le travail fut terminé, il le décréta obligatoire pour tous, décida qu’il ne pourrait jamais être changé et supprima d’un trait de plume les bréviaires datés de moins de deux cents ans.

Le sien n’était pas parfait, mais combien supérieur pourtant à ceux qu’il remplaçait ! Il avait au moins rétabli l’antiphonaire et le responsoral de l’époque de Charlemagne et reculé l’office des saints pour remettre en avant l’office du Temps.

Trente ans après, en dépit de la prohibition de Pie V de modifier en tout ou en partie, son œuvre, son successeur immédiat le pape Clément VIII, la jugeant incorrecte ou incomplète, la manipule et la rectifie à son tour ; et, agissant en sens inverse, il assure la prépondérance du sanctoral au détriment des féries ; ce que l’on avait gagné avec Pie V, on le perd avec Clément.

Voilà déjà pas mal de revisions du bréviaire. Ajoutons-en encore une d’Urbain VIII, au dix-septième siècle. Ce pape étant poète latin dota l’office de deux hymnes de sa composition, les hymnes de sainte Martine et de sainte élisabeth de Portugal ; deux séquences médiocres de plus ne tireraient pas à conséquence, mais ce qui fut pis,