Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/49

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En bas des murs blancs du réfectoire, lambrissés à mi-corps d’une cloison de sapin, des bancs ininterrompus et des tables séparées entre elles pour livrer passage, étaient scellés sur un plancher de la hauteur d’une marche, formant, de chaque côté, comme le trottoir en bois d’une rue qui serait pavée sur toute la largeur de sa chaussée de carreaux rouges. Six larges fenêtres l’éclairaient de leurs verres dépolis, creusés de losanges.

Au fond de la pièce, se dressait la table du père Abbé ; elle était semblable aux autres, mais la boiserie plaquée sur la muraille, derrière elle, s’appointait en forme de cône et était surmontée d’une croix. Cette table était flanquée de deux autres, une à droite pour le père prieur ; une à gauche, pour le père sous-prieur qui mangeaient, ainsi que l’Abbé, seuls.

En face d’eux, enfin, à l’autre bout de la salle, près de la porte d’entrée, une chaire, adossée au mur, était occupée, ce jour-là, par un novice qui préparait la lecture du repas.

Tout le monde était debout.

— Benedicite, dit l’Abbé.

— Benedicite, répétèrent les deux rangs des moines.

— Oculi omnium.

— In te sperant, Domine, et tu das escam illorum in tempore opportuno. Aperis, tu, manum tuam et imples omne animal benedictione.

Et le Gloria de la doxologie courba en coup de vent toutes les têtes. Elles se relevèrent au Kyrie Eleison et retombèrent pendant le h récité à voix basse, pour ne se relever qu’après.