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Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/104

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cloches, ne s’inquiéta que du café, le mit au chaud sur le poêle.

Puis la cloche bôomba, plus lente, le bourdonnement s’éclaircit ; les carreaux des fenêtres, les vitres de la bibliothèque, les verres restés sur la table se turent, n’eurent plus que des sons ténus et aigrelets, que des notes presque surettes.

L’on entendit un pas dans l’escalier. Carhaix rentra, couvert de neige.

— Cristi, mes enfants, ça vente dur ! — Il se secoua, jeta sa défroque sur une chaise, éteignit sa lanterne. — Il m’arrivait par les ouïes de la tour, au travers des lames, des abat-son, des pelletées de neige qui m’aveuglaient ! quel chien d’hiver ! la bourgeoise s’est couchée, bon ; eh bien, mais vous n’avez pas pris votre café ? reprit-il en voyant Durtal qui le servait dans les verres.

Il se rapprocha du poêle, le tisonna, s’essuya les yeux que le grand froid avait remplis de larmes et il but une gorgée de café.

— Maintenant, ça y est ! où en êtes-vous de vos histoires, des Hermies ?

— J’ai terminé le rapide exposé du Satanisme, mais je n’ai pas encore parlé du monstre authentique, du seul maître qui existe réellement, à l’heure présente, de cet abbé défroqué…

— Oh ! fit Carhaix ; prenez garde, le nom seul de cet homme porte malheur !