Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/178

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venue pour chasser cette mauvaise fièvre, pour en finir de façon bien franche ; vous l’avez écrit vous-même, aucune liaison entre nous n’est possible… oublions donc ce qui s’est passé… et, avant que je ne parte, dites-moi bien que vous ne m’en voulez pas…

Il se récria. — Ah mais non ! il n’accepterait pas ce déconfort. Il n’était nullement fou lorsqu’il lui répondait d’ardentes pages ; lui, il était de bonne foi, il l’aimait…

— Vous m’aimez ! mais vous ne saviez pas que ces lettres étaient de moi ! vous aimiez une inconnue, une chimère. Eh bien, en admettant que vous disiez vrai, la chimère n’existe plus, puisque je suis là !

— Vous vous trompez, je savais parfaitement que le pseudonyme de Mme  Maubel cachait Mme  Chantelouve. Et il lui expliqua par le menu, sans lui faire part, bien entendu, de ses doutes, comment il avait soulevé le masque.

— Ah ! — Elle réfléchit ; ses cils battirent sur ses yeux demeurés troubles. En tout cas, reprit-elle en le regardant bien en face, vous ne pouviez me reconnaître dès les premières lettres auxquelles vous avez répondu par des cris de passion. Ce n’était donc pas à moi qu’ils s’adressaient, ces cris !

Il contesta cette observation, s’embrouilla dans