Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/196

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Il était d’un rouge magnifique, coulait en de larges gouttes, sous la lame. Tout le monde s’extasia lorsqu’on eut goûté cette robuste viande qu’aromatisait une purée de navets fondus, qu’édulcorait une sauce blanche aux câpres.

Des Hermies s’inclina sous l’averse des compliments. Carhaix emplissait les verres et, un peu gêné par Gévingey, il le comblait d’attentions, pour lui faire oublier leur ancienne brouille. Des Hermies l’aida et voulant être aussi utile à Durtal, il amena la conversation sur les horoscopes.

Alors Gévingey put officier. De son ton satisfait, il parla de ses immenses travaux, des six mois de calculs qu’exigeait un horoscope, de la surprise des gens lorsqu’il déclarait qu’une œuvre pareille n’était pas payée par le prix qu’il en réclamait, par cinq cents francs. Je ne puis cependant donner ma science pour rien, conclut-il.

— Mais, aujourd’hui l’on doute de l’astrologie qui fut révérée dans l’Antiquité, reprit-il, après un silence. Au Moyen Âge également, elle fut quasi sainte. Voyez, au reste, messieurs, le portail de Notre-Dame de Paris ; les trois portes que les archéologues qui ne sont point initiés à la symbolique chrétienne et occulte, désignent sous le nom de porte du jugement, de porte de la Vierge, de porte de Sainte-Anne ou de Saint-Marcel, représentent en réalité, la Mystique, l’Astrologie et l’Alchimie,