Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/198

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premier mot de cette science ; ce sont de simples farceurs qui espèrent ainsi gagner des sous ; à quoi bon en parler, puisqu’ils n’existent même pas ! au reste, il faut bien le dire, il n’y a plus qu’en Amérique et en Angleterre où l’on sache établir le thème généthliaque et édifier un horoscope.

— J’ai bien peur, fit des Hermies, que non seulement ces soi-disant astrologues, mais encore que tous les mages, que tous les théosophes, que tous les occultistes et kabbalistes de l’heure actuelle ne sachent absolument rien ; — ceux que je connais sont, à n’en point douter, de parfaits ignares et d’incontestables imbéciles.

— Et c’est la pure vérité, Messieurs ! Ces gens sont, pour la plupart, de vieux feuilletonnistes ratés ou des petits jeunes gens qui cherchent à exploiter le goût d’un public que le positivisme harasse ! Ils démarquent Éliphas Lévi, pillent Fabre d’Olivet, écrivent des traités sans queue ni tête, qu’ils seraient bien incapables d’expliquer eux-mêmes. C’est une vraie pitié quand on y songe !

— D’autant qu’ils rendent ridicules des sciences qui, dans leur fatras, contiennent certainement des vérités omises, dit Durtal.

— Puis ce qui est lamentable encore, fit des Hermies, c’est qu’en plus des jobards et des sots, ces petites sectes abritent aussi d’horribles charlatans et d’affreux hâbleurs.