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Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/208

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— Cela prouve surtout que les âmes sont faibles et ne savent plus prier, dit Carhaix.

— Quoi qu’il en soit, pour vous édifier complètement, Messieurs, sur cette matière, je dois diviser les êtres atteints d’incubat et de succubat en deux classes :

La première est composée de personnes qui se sont vouées, elles-mêmes et directement à l’action démoniaque des Esprits. Celles-là sont assez rares ; elles meurent, toutes, par le suicide, ou par l’une des formes de la mort violente.

La seconde est composée de gens auxquels l’on a imposé, par voie de maléfice, la visite de ces Esprits. Ceux-là sont très nombreux, surtout dans les couvents que les sociétés démoniaques assiègent. Ordinairement, ces victimes finissent par la folie. Les maisons d’aliénés en regorgent. Les médecins, la plupart des prêtres même ne se doutent pas de la cause de leur démence, mais ces cas-là sont guérissables. Un thaumaturge que je connais a sauvé bien des maléficiés qui hurleraient, sans lui, sous le fouet des douches ! Il y a certaines fumigations, certaines exsufflations, certains commandements portés en amulettes et écrits sur une feuille de parchemin vierge et par trois fois béni, qui presque toujours finissent par délivrer le malade !

— Une question, demanda des Hermies, la