Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/264

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vous laisse continuer avec ma femme ce petit marivaudage satanique.

Il dit cela, le plus simplement, le plus débonnairement qu’il put, mais une pointe d’ironie perçait.

Durtal la sentit. — Il doit se faire tard, pensa-t-il, lorsque la porte se fut refermée sur Chantelouve ; il consulta sa montre, onze heures allaient sonner ; il se leva pour prendre congé.

— Quand vous verrai-je ? murmura-t-il, très bas.

— Chez vous, demain, à neuf heures du soir.

Il la regarda avec des yeux qui quémandaient. Elle comprit mais elle voulut le taquiner.

Elle l’embrassa, maternellement, sur le front, puis elle consulta, de nouveau, ses yeux.

Ils demeurèrent sans doute suppliants, car elle répondit à leur implorante question par un long baiser qui les ferma, puis descendit jusqu’aux lèvres dont elle but le douloureux émoi.

Ensuite, elle sonna et invita sa bonne à éclairer Durtal. Il descendit, satisfait qu’elle se fût enfin engagée à lui céder demain.