Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/377

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sabines, de pommes-vinettes et d’euphorbes, un bouc noir, debout, présentait les cornes.

Docre faisait les génuflexions, les inclinations médiocres ou profondes, spécifiées par le rituel ; les enfants de chœur, à genoux, débitaient les répons latins, d’une voix cristalline qui chantait sur les fins de mots.

— Ah çà, mais c’est une simple messe basse, dit Durtal à Mme  Chantelouve.

Elle fit signe que non. En effet, à ce moment, les enfants de chœur passèrent derrière l’autel, rapportèrent, l’un, des réchauds de cuivre, l’autre, des encensoirs qu’ils distribuèrent aux assistants. Toutes les femmes s’enveloppèrent de fumée ; quelques-unes se jetèrent la tête sur les réchauds, humèrent l’odeur à plein nez, puis, défaillantes, se dégrafèrent, en poussant des soupirs rauques.

Alors le sacrifice s’interrompit. Le prêtre descendit à reculons les marches, s’agenouilla sur la dernière et, d’une voix trépidante et aiguë, il cria :

— « Maître des Esclandres, Dispensateur des bienfaits du crime, Intendant des somptueux péchés et des grands vices, Satan, c’est toi que nous adorons, Dieu logique, Dieu juste !

« Légat suradmirable des fausses transes, tu accueilles la mendicité de nos larmes ; tu sauves l’honneur des familles par l’avortement des ventres fécondés dans des oublis de bonnes crises ; tu