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Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/39

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III


Durtal était dans la situation d’un grand nombre de célibataires qui font nettoyer leur ménage par un concierge. Ceux-là seuls peuvent savoir combien des lampes d’un faible tonnage absorbent de pleines burettes d’huile et combien une bouteille de cognac pâlit et s’épuise, sans diminuer. Ils savent aussi que le lit d’abord hospitalier se fait insociable, tant le concierge respecte ses moindres plis ; ils apprennent enfin qu’il faut se résigner à toujours nettoyer son verre si l’on a soif, à toujours réédifier son feu, si l’on a froid.

Le concierge de Durtal était un vieillard à moustaches, dont la chaude haleine exhalait le puissant arôme du trois-six. C’était un homme indolent et placide qui opposait une incontinence d’inertie