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Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/392

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Durtal le félicita de l’heureuse issue de sa cure.

— Il était temps, monsieur, que je recourusse aux bons soins du Dr Johannès, car j’étais bien bas. Ne possédant point le don de la voyance et ne connaissant aucune cataleptique extralucide qui pût me renseigner sur les préparatifs clandestins du chanoine Docre, j’étais dans l’impossibilité, pour me défendre, d’user de la loi des contresignes et du choc en retour.

— Mais, fit des Hermies, en admettant que vous ayez pu, par l’intermédiaire d’un esprit volant, suivre les opérations de ce prêtre, comment seriez-vous parvenu à les déjouer ?

— Voici : la loi des contresignes consiste, lorsqu’on sait le jour, l’heure de l’attaque, à la devancer, en fuyant de chez soi, ce qui dépayse et annule le vénéfice ; ou à dire, une demi-heure auparavant : frappez, me voici ! Ce dernier moyen a pour but d’éventer les fluides et de paralyser les pouvoirs de l’assaillant. En magie, tout acte connu, publié, est perdu. Quant au choc en retour, il faut également être avisé, si l’on veut, sans être tout d’abord atteint, refouler les sorts sur la personne qui les dépêche.

J’étais donc certain de périr ; un jour s’était écoulé déjà depuis mon envoûtement ; deux de plus, et je laissais à Paris mes os.

— Pourquoi cela ?