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parce que le Fils de l’homme viendra à l’heure que vous ne pensez pas. »

Et il y en a bien d’autres dont je retrouverais le texte, en ouvrant le Saint Livre. Non, il n’y a pas à discuter, les partisans du Règne glorieux s’appuient avec certitude sur des passages inspirés et ils peuvent, sous certaines conditions et sans crainte d’hérésie, soutenir cette doctrine qui, Saint Jérôme l’atteste, était, au ive siècle, un dogme de foi reconnu par tous. — Mais, voyons, si nous goûtions un peu à ce flacon de crème de céleri que vante Monsieur Durtal.

C’était une liqueur épaisse, sucrée autant que l’anisette, mais encore plus féminine et plus douce ; seulement, quand on avait avalé cet inerte sirop, dans les lointains des papilles, un léger fumet de céleri passait.

— Ce n’est pas mauvais, s’exclama l’astrologue, mais c’est bien moribond et il versa dans son verre une vivante lampée de rhum.

— Quand on y songe, reprit Durtal, le troisième règne est aussi annoncé par ces mots du Pater « que votre Règne arrive ! »

— Certes, dit le sonneur.

— Voyez-vous, jeta Gévingey, l’hérésie existerait surtout et alors elle deviendrait tout à la fois démente et absurde, si l’on admettait, comme le font quelques Paraclétistes, une incarnation