Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/421

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descends comme un Dieu de ton nuage de poussière et viens chez moi.

Chemin faisant, Durtal raconta à son ami les mésaventures conjugales de son concierge.

— Oh ! fit des Hermies, que de femmes seraient heureuses de laurer l’occiput d’un vieillard si combustible ! — mais, quelle dégoûtation ! reprit-il, en montrant, autour d’eux les murs des maisons couverts d’affiches.

C’était une véritable débauche de placards ; partout sur des papiers de couleur, s’étalaient, en grosses capitales, les noms de Boulanger et de Jacques.

— Ce sera, Dieu merci, terminé dimanche !

— Il y a bien une ressource maintenant, reprit des Hermies, pour échapper à l’horreur de cette vie ambiante, c’est de ne plus lever les yeux, de garder à jamais l’attitude timorée des modesties. Alors, en ne contemplant que les trottoirs, l’on voit, dans les rues, les plaques des regards électriques de la Compagnie Popp. Il y a des signaux, des blasons d’alchimiste en relief sur ces rondelles, des roues à crans, des caractères talismaniques, des pantacles bizarres avec des soleils, des marteaux et des ancres ; ça peut permettre de s’imaginer qu’on vit au Moyen Âge !

— Oui, mais il faudrait, pour n’être pas dissipé par l’horrible foule, avoir des œillères comme des