Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/67

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obtint, il ne paraît pas avoir sombré comme Charles VII dans l’égoïsme soucieux des paillardises ; nous en retrouvons presque aussitôt dans l’Anjou et dans le Maine qu’il défend contre les Anglais. Il y fut « bon et hardy capitaine », affirment les chroniques, ce qui n’empêche qu’écrasé par le nombre, il dut s’enfuir. Les armées anglaises se rejoignaient, inondaient le pays, s’étendaient de plus en plus, envahissaient le centre. Le Roi songeait à se replier dans le Midi, à lâcher la France ; ce fut à ce moment que parut Jeanne d’Arc.

Gilles retourne alors près de Charles qui lui confie la garde et la défense de la Pucelle. Il la suit partout, l’assiste dans les batailles, sous les murs de Paris même, se tient auprès d’elle à Reims, le jour du sacre, où, à cause de sa valeur, dit Monstrelet, le Roi le nomme Maréchal de France à vingt-cinq ans !

— Mâtin, interrompit des Hermies, ils allaient vite à cette époque ; après cela, ils étaient peut-être moins obtus et moins gourdes que les badernes chamarrées de notre temps !

— Oh ! mais il ne faut pas confondre. Le titre de Maréchal de France n’était pas alors ce qu’il fut dans la suite, sous le règne de François 1er, ce qu’il devint depuis l’Empereur Napoléon, surtout.

Quelle fut la conduite de Gilles de Rais envers Jeanne d’Arc ? Les renseignements font défaut.