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Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/92

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xvie siècle, ce fut peut-être pis encore. Il est inutile de te rappeler, je pense, les pactions démoniaques de Catherine de Médicis et des Valois, le procès du moine Jean de Vaulx, les enquêtes des Sprenger et des Lancre, de ces doctes inquisiteurs qui firent cuire à grand feu des milliers de nécromans et de sorcières. Tout cela est connu, archi-connu. Tout au plus nommerai-je comme étant moins défloré, le prêtre Benedictus qui cohabitait avec la démone Armellina et qui consacrait les hosties, en les tenant la tête en bas. Voici maintenant les fils qui rejoignent ce siècle au nôtre. Au xviie siècle où les procès de sorcellerie continuent, où les possédées de Loudun paraissent, la messe noire sévit, mais plus voilée déjà, plus sourde. Je te citerai un exemple, si tu veux, entre bien d’autres.

Un certain abbé Guibourg s’était fait une spécialité de ces ordures ; sur une table servant d’autel, une femme s’étendait, nue, ou retroussée jusqu’au menton et, de ses bras allongés, elle tenait des cierges allumés, pendant toute la durée de l’office.

Guibourg a ainsi célébré des messes sur le ventre de Mme de Montespan, de Mme d’Argenson, de Mme de Saint-Pont ; au reste, ces messes étaient, sous le grand Roi, très fréquentes ; nombre de femmes s’y rendaient de même que de notre temps,