Aller au contenu

Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les archives de la Bastille nous apprennent qu’il agit de la sorte, sur la demande d’une dame nommée la Des Œillettes.

Cette femme qui était indisposée donna de son sang ; l’homme qui l’accompagnait se retira dans la ruelle de la chambre où se passait la scène et Guibourg recueillit de sa semence dans le calice ; puis il ajouta de la poudre de sang, de la farine, et, après des cérémonies sacrilèges, la Des Œillettes partit emportant sa pâte.

— Mon Dieu, quel amas de turpitudes ! soupira la femme du sonneur.

— Mais, dit Durtal, au Moyen Âge, la messe se célébrait de façon autre ; l’autel était alors une croupe nue de femme ; au xviie siècle, c’est le ventre, et maintenant ?

— Maintenant la femme sert rarement d’autel, mais n’anticipons pas.

Au xviiie siècle, nous retrouvons encore, et parmi combien d’autres ! des abbés proditeurs de choses saintes.

L’un d’eux, le chanoine Duret, s’occupait spécialement de magie noire. Il pratiquait la nécromancie, évoquait le Diable ; il finit par être exécuté, comme sorcier, en l’an de grâce 1718.

Un autre qui croyait à l’Incarnation du Saint-esprit, au Paraclet, et qui institua dans la Lombardie, qu’il agita furieusement, douze apôtres et douze