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LE QUARTIER SAINT-SÉVERIN

gouapes, et ces gens qui déclament et qui chantent, sont d’inaltérables pochards ; ils se régalent aux frais du passant et touchent encore d’autres profits, car ils cumulent le métier de souteneurs avec celui d’indicateurs de la police, de casseroles. On ne détrousse donc pas chez le Père Lunette les visiteurs ; on se borne à les exploiter et à leur laisser en échange des puces.

Quand on se chourine dans ce bouge, c’est entre soi ; on se saigne entre amis, mais ces scènes se font rares ; il faut généralement, pour qu’on s’assomme, qu’il y ait du sang de versé dans le quartier ; alors les fauves se réveillent chez ces brutes et chacun tire son os de mouton ou son surin ; l’assassinat commis dans un tapis franc se répercute dans les autres ;