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LA BIÈVRE

d’une chèvre, une femme alignait des cordes pour sécher du linge ; la Bièvre bouillonnait, joyeuse, sur des pierres, tandis qu’à perte de vue dans le ciel s’étageaient les charpentes et les terrasses des mégissiers, au-dessus desquelles se superposaient, séparés par des tuyaux d’usine, les emphatiques et lourds dômes du Panthéon et du Val-de-Grâce.

La rue de Tolbiac, bâtie sur remblai, a rompu l’horizon que ferme maintenant une ligne de bâtisses neuves ; les peupliers sont coupés, les saules détruits, les étangs desséchés, la prairie morte. Le travail de la Bièvre, désormais accaparée par les tanneurs, bruit, sans haleine et sans trêve.

Pour la suivre dans ses détours, il faut remonter la rue du Moulin-des--