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LE QUARTIER SAINT-SÉVERIN

pas, l’été, dans des rues étroites et toujours fraîches et l’on ne gelait pas l’hiver, dans des sentes à peine ouvertes et à l’abri des vents ; aujourd’hui, l’on rissole, au temps des canicules, dans les saharas du Carrousel et de la place de la Concorde et l’on grelotte, par les frimas, sur ces interminables avenues que balaient les bises. Sans doute, les égouts déodorisés puent moins, mais nous avons à humer, en échange, les infectes senteurs des asphaltes et des gaz, des voitures à pétrole et des pavés de bois.

Naguère, derrière les logis, s’étendaient des jardins en fleurs et d’immenses cours ; maintenant les croisées s’ouvrent sur des puisards et se touchent ; les gens qui n’habitent pas sur la rue étouffent ; l’air était derrière les façades