Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/280

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avoir présents à la mémoire les noms de plantes qui peuvent être les équivalents plus ou moins exacts de ces qualités et de ces fautes. Au fait, c’est une traduction, en langue florale, de notre catéchisme que vous me demandez ; essayons :

L’orgueil, nous avons la citrouille qui fut jadis adorée dans la ville de Sicyone, telle qu’une Déesse. Elle revêt tour à tour l’apparence de la fécondité et de l’orgueil — de la fécondité, à cause de ses nombreuses semences et de sa facilité à croître que le moine Walafrid Strabo célèbre en de glorieux hexamètres, pendant tout un chapitre de son poème ; — d’orgueil à cause de l’importance de son énorme tête creuse et de son enflure ; nous avons encore le cèdre que, d’accord avec saint Méliton, Pierre de Capoue taxe de superbe.

L’avarice j’avoue que je ne discerne point de végétal qui la reflète ; passons, nous verrons plus tard.

— Pardon, dit l’abbé Gévresin, Saint Eucher et Raban Maur signalent comme images des richesses qui s’entassent, au détriment de l’âme, les épines. D’autre part, Saint Méliton proclame que le sycomore est la cupidité.

— Ce pauvre sycomore, fit le vicaire en riant, ce qu’on l’a mis à toutes les sauces ! Raban Maur et l’anonyme de Clairvaux le qualifient aussi de Juif incrédule ; Pierre de Capoue le compare à la croix, saint Eucher à la sagesse, et j’en omets. Mais, avec tout cela, je ne sais plus où j’en suis. Ah ! à la luxure. Ici, nous n’avons que l’embarras du choix. Outre la série des arbres phalliques, nous possédons le cyclamen dit pain de pourceau qui, d’après une ancienne assertion de