Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/290

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pour œuvrer les chapelles latérales, nous avons le choix. Nous en dédions une, cela va de soi, à Saint Jean-Baptiste. Pour le distinguer des autres, nous avons le giroflier et le lierre auxquels il a cédé son nom ; l’armoise surtout, qui, cueillie la veille de sa fête et pendue dans une chambre, détruit les malengins et les charmes, écarte la foudre et refoule l’apparition des spectres. Remarquons encore que cette plante, célèbre au Moyen Age, était employée contre l’épilepsie et la danse de Saint Guy, deux maux pour la cure desquels l’intercession du Précurseur est efficace.

Nous en dédicaçons une aussi à Saint Pierre. Nous pouvons déposer alors sur son autel un bouquet des herbes placées par nos pères sous son vocable : la primevère, le chèvrefeuille des buissons, la gentiane et la saponaire, la pariétaire et le liseron, d’autres encore dont la nomenclature m’échappe.

Mais avant tout, il siérait, n’est-ce pas, d’édifier un refuge à Notre-Dame des Sept douleurs, comme il s’en élève dans tant d’églises.

La fleur nettement indiquée est la passiflore, cette fleur unique, d’un bleu qui violit et dont l’ovaire simule la croix ; les styles et les stigmates, les clous ; les étamines, les marteaux ; les organes filamenteux, la couronne d’épines ; elle renferme, en un mot, tous les instruments de la Passion. Associez-y, si vous voulez, un rameau d’hysope, plantez un cyprès, image du Sauveur, suivant Saint Méliton, de la mort, selon M. Olier, un myrte qui, d’après un texte de Saint Grégoire le Grand, certifie la compassion ; et n’oubliez pas surtout le nerprun ou le rhamnus, car ce fut l’arbrisseau dont