Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/329

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défilèrent devant nous relatent surtout le Christ. Quels sont alors les types qui se rapportent plus spécialement à la fille de Joachim, dans l’Ancienne Loi, et qui ont été transposés en caractères de pierre sur cette page ?

— Les allégories de la Vierge dans les Ecritures sont innombrables ; des ouvrages entiers, tels que le Cantique des Cantiques et le livre de la Sagesse font allusion, à chaque phrase, à sa beauté et à sa sapience. Les symboles inhumains qui s’adaptent à sa Personne, vous les connaissez : l’arche de Noé dans laquelle s’interne le Sauveur ; l’arc-en-ciel, signe d’union entre le Seigneur et la terre ; le buisson ardent d’où sortit le nom de Dieu ; le nuage lumineux guidant le peuple dans le désert ; la verge d’Aaron qui seule, fleurit parmi celles des douze tribus que recueille Moïse ; l’arche d’alliance ; la toison de Gédéon ; puis toute la série, plus divulguée encore, s’il se peut : la tour de David, le trône de Salomon, le jardin fermé et la fontaine scellée du Cantique ; l’horloge d’Achaz, la nue salvatrice d’Elie, la porte d’Ezéchiel — et je ne vous cite que les interprétations certifiées par le seing des Docteurs et des Pères.

Quant aux êtres animés qui la précédèrent ici-bas, pour l’annoncer, ils abondent ; tenez, au reste, que la plupart des femmes renommées de la Bible ne sont que l’ombre antécédée de ses grâces : Sara, à laquelle un ange prédit la naissance d’un fils qui est lui-même un référend du Fils ; Marie, sœur de Moïse, qui libère, en sauvant son frère des eaux, les Juifs ; la fille de Jephté, la prophétesse Débora ; Jahel qui fut appelée comme la Vierge « bénie entre toutes les femmes » ; Anne, mère