Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/333

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Le tympan du portail se divise, vous le voyez, en deux zones.

Dans l’une, figure le Jugement de Salomon qui est l’image du Soleil de Justice, du Christ.

Dans l’autre, Job, étendu sur son fumier et auquel le Messie dont il est un des prototypes les plus connus, remet, accompagné de deux anges, une palme.

Il ne nous reste plus, pour avoir passé en revue la symbolique de ces porches, l’iconographie entière de cette façade, qu’à jeter un coup d’œil sur les trois arcades des perrons qui les précèdent. Ici logent surtout les bienfaiteurs de la Cathédrale et des Saints du diocèse ; puis, mêlés à eux, quelques prophètes qui n’ont pu trouver place dans l’ébrasement des baies. Ce vestibule est une sorte de postscriptum, de supplément ajouté à l’œuvre.

Ici où nous sommes, dans l’arcade de droite, Saint Potentien, premier apôtre de Chartres, et Sainte Modeste, fille de Quirinus, gouverneur de la ville, qui la tua parce qu’elle refusait de renier le Christ ; là, Ferdinand de Castille ; il donna des vitraux reconnaissables à ses armes, châteaux d’or sur champ de gueules, qui côtoient l’écu d’azur fleurdelysé de France, dans la grande vitrerie du transept Nord. Près de lui, cette figure, intelligente et sévère, serait celle du Juge Baruch, et voici, pieds nus et grevé d’un sac de pénitence, Saint Louis qui combla de présents et inaugura la Cathédrale.

Sous l’arcade du portique du milieu, nous avons deux socles vides sur lesquels s’érigeaient autrefois Philippe-Auguste et Richard Cœur de Lion, deux des plus insignes protecteurs de l’Eglise ; puis d’autres socles pleins,