Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/393

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en voûte, simulant la perspective d’un recul par la série de leurs arcs concentriques qui vont, en diminuant, en s’enfonçant jusqu’aux chambranles des portes !

D’autres fois, l’architecture ne donne pas tout au même et partage les largesses de ses façades entre les sculpteurs et les peintres ; elle réserve aux premiers les marges et les retraits où percheront les statues et elle attribue aux verriers le tympan de l’entrée Royale, là où, ainsi qu’à Chartres, le tailleur d’images promulgue le triomphe du Christ. Telles les grandes baies d’honneur de Tours et de Reims.

Seulement, ce système de verreries substituées aux bas-reliefs, n’est pas sans inconvénient ; aperçues du dehors, ces mîtres diaphanes ressemblent à des toiles d’araignées pleines de poussière. Dans le contre-jour, les fenêtres sont, en effet, grises ou noires et il faut pénétrer dans l’Eglise et se retourner pour voir sémiller le feu des vitres ; c’est l’extérieur sacrifié au dedans, pourquoi ?

Peut-être, se répondit Durtal, est-ce un symbole de l’âme éclairée dans ses parties intimes, une allégorie de la vie intérieure…

Il enfilait d’un coup d’œil toutes les croisées de la nef et il pensait qu’elles tenaient, comme aspect, de la prison et de la charmille, avec leurs charbons flambant derrière des grilles de fer, dont les unes se croisent ainsi que des barreaux de geôle et dont les autres se contournent en forme de ramilles noires, de branches. La Verrerie ! n’est-elle pas l’art où Dieu intervient le plus, l’art que l’être humain ne peut jamais parachever, car seul, le Ciel peut animer par un rayon de soleil les couleurs et insuffler la vie aux lignes ; en somme, l’homme