Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/478

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

était de même pour bien des métiers ; bref, cette méthode des analogies fut pour chacun une constante invite à se mieux observer et à mieux prier.

Ainsi maniée, la symbolique servit de garde-frein pour enrayer la marche en avant du péché et de levier pour soulever les âmes et les aider à franchir les étapes de la vie mystique.

Sans doute, cette science, traduite dans tant de langues, ne fut accessible que dans ses principales lignes aux masses et parfois quand elle se tréfila dans des esprits chantournés tels que celui du bon Durand de Mende, elle eut l’air d’être décousue, pleine de volte-faces d’acceptions et d’aléas de sens. Il semble alors que le symboliste se complaise à découper avec de petits ciseaux à broder un cil ; mais, en dépit de ces exagérations qu’elle tolérait, en souriant, l’Eglise n’en réussit pas moins, par cette tactique de l’insistance, à sauver les âmes, à pratiquer en grand la culture des Saints.

Puis vint la Renaissance et la symbolique sombra en même temps que l’architecture religieuse.

Plus heureuse que ses vassales, la mystique, proprement dite, a survécu à cette époque de joyeux opprobres, car l’on peut assurer que si elle a franchi cette période sans rien produire, elle a ensuite épanoui dans l’Espagne ses plus magnifiques touffes avec saint Jean de la Croix et sainte Térèse.

Depuis lors, la mystique doctrinale paraît tarie ; mais il n’en est pas de même de la mystique expérimentale qui continue à s’acclimater, à se développer dans les cloîtres.

Quant à la liturgie et au plain-chant, ils ont passé