Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/119

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frisés, se traînent sur les genoux, malgré les observations de leurs mères et jouent une longue partie de billes. Il faut les voir, accroupis, montrant leur petite culotte rapiécée, du fond de laquelle s’échappe un drapeau blanc, s’appuyant de la main gauche à terre et lançant dans un gros trou une petite bille. Ils se relèvent, sautillent, poussent des cris de joie, tandis que le partner, un petit bambin aussi mal accoutré, fait une mine boudeuse et observe avec inquiétude l’adresse de son adversaire. Une lanterne, suspendue en l’air par des cordes accrochées à deux maisons qui se font face, éclaire la rue, le soir. Il y a quelque temps, ces cordes se rompirent et le réverbère fut rattaché par mille petites ficelles qui aidèrent les grosses cordes à en soutenir le poids. On eût dit de la lanterne, au milieu de