Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/123

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Ils débutaient dans le métier et, après quelques tordions, ils s’épatèrent sur les pavés au risque de se rompre les os. La foule s’esbaudit. Un pauvre petit diable qui était tombé se releva avec peine, en se frottant le râble. Il souffrait atrocement et, malgré d’héroïques efforts, deux grosses larmes lui jaillirent des yeux et coulèrent sur ses joues. Ses frères le rebutèrent et sa sœur se mit à rire et lui tourna le dos.

Soudain, un grand vieillard, que j’avais à peine entrevu et que j’appris être le père de cette lignée, s’avança tenant à la main un gobelet d’étain et fit la quête, qu’il versa sur un lambeau de tapis. Son tour allait venir. Son fils aîné étendit un chiffon sur le pavé ; le vieux se posa debout, les bras en l’air, et attendit ainsi quelques secondes. J’eus alors tout loisir pour l’examiner.