Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/184

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

suivi d’un de ses amis qui était médecin. Ils eurent toutes les peines du monde à faire sortir de sa torpeur le malheureux José, qui ne parlait rien moins que de s’aller jeter dans la Seine.

— Ce n’est, ma foi ! pas la peine de se noyer pour si peu, dit derrière eux une petite voix aigrelette ; je suis Ophélie, mon gros père, et ne suis point si cruelle que je vous laisse mourir d’amour pour moi. Profitons, si vous voulez, de l’absence du vieux, pour aller visiter les magasins de soieries. J’ai justement envie d’une robe ; je vous autoriserai à me l’offrir. — Oh ! non, cria le peintre, profondément révolté par cette espèce de marché ; je suis guéri à tout jamais de mon amour.

Entendre de telles paroles sortir de la bouche de sa bien-aimée ou recevoir sur la tête une douche d’eau froide,