Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/76

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cette heure, une affluence de femmes mal peignées, couvertes de châles effilochés, jetant un regard de joie sur leurs chiens qui folâtraient dans les ruisseaux, inonda les rues étroites qui enserrent le marché. Sous prétexte de chercher une botte de persil qu’elle avait égarée, Claudine se faufila dans la foule et s’en fut à la boutique de Just. Il pâlit à sa vue, rougit subitement et son œil devint d’un noir plus foncé ; sa boutique était encombrée de clientes, il leur répondait à peine, avait grande envie de les envoyer au diable et n’osait le faire, attendu que son patron était là et le surveillait du coin de l’œil. « Just, lui dit-elle enfin à voix basse, oubliant toutes les belles phrases qu’elle avait préparées, promettez-moi de ne plus vous battre. — Mais, mademoiselle… — Promettez-moi, ou je me fâche pour