Page:Huysmans - Les Sœurs Vatard, Charpentier, 1880.djvu/191

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XII


Vatard ne s’était pas trompé ; il allait être accablé par des querelles sans nombre, par des ennuis sans fin. Son refus eut pour première conséquence de rendre Désirée absolument possédée d’Auguste. Jamais elle ne l’aima tant. Ils se tutoyèrent, ne se disant plus comme autrefois, tantôt tu tantôt vous, éprouvant, dans leur malheur, une sorte de consolation, se trouvant plus rapprochés et comme s’appartenant davantage, depuis qu’ils se parlaient ainsi. Dans les coins isolés, dans la cour, près de la fontaine, ils se dévisageaient avec des joies contenues, bégayant des mots entrecoupés, riant sans motif, échangeant des bouts de rubans et des fleurs. Auguste se levait, le matin, plus tôt, courait au-devant de