vement à voir un médecin, se gendarma lorsqu’elle prétendit que ça n’en valait pas la peine, que ça se passerait comme c’était venu ; les fois suivantes, il devint très perplexe, pensant qu’elle avait trop bonne mine pour une malade. Un jour il laissa percer un doute. Elle eut une pointe d’incarnat aux joues, se fâcha, se fit demander pardon, ne l’accorda qu’après de longues instances.
Mais comme ces défaites se renouvelaient, les jours de froidure et de pluie surtout ; comme cette maladie qu’elle prétendait la poigner le soir, ne lui laissait aucune trace, le lendemain matin, il fut persuadé qu’elle mentait et il le lui fit doucement comprendre, intimidé malgré tout, incertain même s’il avait raison, lorsqu’éclatant en reproches, elle s’étonnait d’être ainsi mal reçue, trouvait étrange qu’on la soupçonnât, déclarait que dans tous les cas, c’était ainsi, que ce ne serait pas autrement, que c’était à prendre ou à laisser. — Il prenait.
La vie leur devint épineuse. Quand, après avoir manqué à ses promesses, Désirée s’apprêtait, le lendemain, à revoir Auguste, elle ne venait plus au-devant de lui que hargneuse et prompte aux colères. Il allait falloir supporter des criailleries, répéter vingt fois : Je n’ai pas pu ! se tenir en garde pour ne point se contredire, lui