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Page:Huysmans - Les foules de Lourdes (1907).djvu/105

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LES FOULES DE LOURDES

tion, tellement faible que l’on a cru qu’elle allait mourir et qu’on l’a administrée.

Mais elle avait la dévotion de son pays, la dévotion du Bienheureux Chanel ; abandonnée par la science qui se déclarait inapte même à la soulager, elle se remit entre ses mains et, après l’avoir ardemment invoqué, elle eut l’intuition subite qu’il obtiendrait sa guérison de la Vierge, si elle se rendait à Lourdes. Elle partit le 6 septembre, et ce long voyage de vingt-six heures fut des plus pénibles ; elle vomit jusqu’à Lyon, arriva à jeun le lendemain soir à Lourdes où elle fut placée à l’hôpital de Notre-Dame des Sept-Douleurs. Le 8, dès le matin, elle se traîna jusqu’à la chapelle de cet établissement, pria le Bienheureux et fut portée à la grotte où elle reçut la sainte communion. Aussitôt, il lui sembla qu’on lui écartelait l’estomac, — qu’on le lui ouvrait, selon son expression, comme un livre — et depuis ce moment, elle ne souffre plus, mange avec appétit ce qu’on lui sert. Elle est encore un peu pâlotte, mais la reprise se fait depuis quelques jours, chez elle, à vue d’œil.

J’ai cru devoir signaler à MM. les ecclésiastiques, ici présents, parce qu’elle peut intéresser la canonisation du Bienheureux qui est actuellement soumise a la Congrégation des Rites, à Rome, l’intervention de ce martyr, auprès de la Vierge, pour cette guérison.