qui attend la sortie de la miraculée, moutonne.
— Voyons, dit le docteur, qui considère la femme que les brancardiers aident à se lever de la civière, qu’est-ce qu’il y a ?
Tous ceux qui ont pénétré à sa suite dans le bureau parlent en même temps.
— Un peu de silence, Messieurs ! s’écrie le Docteur ; laissez Madame s’expliquer.
Mais elle n’explique rien du tout ; elle est ahurie, se borne à répéter : je suis guérie, je suis guérie !
— De quel pèlerinage êtes-vous ? avez-vous un certificat médical ?
Elle n’en sait rien ; pourtant l’on finit par comprendre que le certificat est resté à l’hôpital.
Enfin un prêtre qui la reconnaît déclare que cette femme est une épileptique dont les paralysies sont intermittentes.
— C’est bien, reprend le Dr Boissarie, nous examinerons ce cas, plus tard.
Et il hausse les épaules.
— Maigre butin ! lui dis-je, en le quittant.
Il sourit ; — eh bien, me répond-il, vous êtes assuré, je pense, que, contrairement à l’opinion de certains journaux, le miracle ne se fabrique pas sur commande, ici !
Au moment où je sors, la fanfare, à laquelle on a rendu sa liberté, vacarme sur l’esplanade ; le cambrousier d’église qui tient l’ophicléide en tire des