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Page:Huysmans - Les foules de Lourdes (1907).djvu/228

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LES FOULES DE LOURDES

d’ailleurs plus vite renvoyées que des bourgeoises.

Il n’y aura peut-être pas à attendre trop longtemps ; mais, tout de même, comme ce service des confessions, si bien organisé par les Pères de la grotte quand ils étaient les maîtres de Lourdes, est donc mal agencé maintenant ! Ils sont là quelques ecclésiastiques qui ne peuvent suffire à la tâche et malheureusement tous ces églisiers amenés par les pèlerinages et auxquels on accorde les pouvoirs de confesser lorsqu’ils les demandent, ne paraissent se soucier que fort peu de venir en aide à leurs confrères ; ils se considèrent ainsi que des enfants en vacance, et ne sont pas pressés, — si ce n’est pour épousseter les salles intérieures de quelques-unes de leurs philothées, — de s’interner dans la cabine aux aveux où l’on étouffe. D’aucuns, il est vrai, parmi les jeunes surtout, s’engagent dans la troupe des infirmiers, mais il vaudrait mieux laisser ce travail matériel aux laïques et s’occuper des âmes qui ont besoin, elles aussi, d’être pansées.

Ils sont deux qui opèrent pour l’instant. Les braves gens ! ils ne lanternent pas. On entend le grincement répété des lames des guichets ; des hommes à figures devenues rouges, s’échappent, en rejetant le rideau sous lequel ils s’abritaient et décampent au galop, tels que des chats qui s’enfuient de leur plat de cendre ; les femmes, elles, n’ont pas cette pudeur ; elles sont chez elles au con-