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Page:Huysmans - Les foules de Lourdes (1907).djvu/23

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LES FOULES DE LOURDES

Lombez qui trépassa, l’an 1778, en odeur de sainteté, fut l’un des pèlerinages célèbres des Pyrénées. Des guérisons, des miracles de toute espèce, y attirèrent les foules, puis vint la Révolution qui les dispersa ; la chapelle fut fermée et la statue transférée dans l’église de la commune.

Notre-Dame de Bétharram est, elle, située dans le village de ce nom que le chemin de fer relie à Lourdes ; c’est un des lieux d’excursion les plus connus des pèlerins qui y vont passer quelques heures, afin de changer leur piété de place. Bâtie on ne sait quand, à la suite d’un miracle qui, sauf que ce furent des bergers au lieu de petites bergères qui découvrirent une image lumineuse de la Vierge dans un buisson, évoque, presque mots pour mots, la légende de Notre-Dame de Nestès, l’église fut incendiée par les protestants, en 1569, mais la statue, retirée intacte du brasier, fut sauvée par un prêtre qui l’emporta à Tauste, près de Saragosse, en Espagne, où elle se trouverait encore.

L’église n’était plus qu’un amas de décombres et cependant des guérisons de maladies incurables s’y opéraient encore et des multitudes s’y pressaient pour implorer la Vierge.

Louis XIII restaura le sanctuaire et messire Léonard de Trapes, archevêque d’Auch, y plaça le 14 juillet 1616 une nouvelle statue destinée à