Aller au contenu

Page:Huysmans - Les foules de Lourdes (1907).djvu/289

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
281
LES FOULES DE LOURDES

la neuvaine, la petite se trouve instantanément guérie et peut aller remercier à pied la Vierge.

Et les miracles continuent ; l’on fait d’habitude trois fois le tour de la grotte ; on se lotionne avec l’eau d’un bassin tombée de l’aquarium, dans laquelle on jette, chaque matin, quelques gouttes de la source de Lourdes, et les affections les plus diverses, telles que les coxalgies et les cécités, disparaissent dès que ce liquide les touche.

Au mois de mai de l’année 1875, pour répondre aux besoins des pèlerins, l’on édifia une église de style ogival, sans transept, à deux clochers ; l’on confia le service du pèlerinage aux PP. jésuites de la province belge et Oostakker devint célèbre dans les Flandres. On y brûle des milliers de cierges, comme à Lourdes, et des pyramides d’ex-voto s’élèvent, au-dessus de la grotte, dans les arbres.

Ce fut dans ce lieu que surgit la guérison la plus inouïe qui ait jamais été observée, de mémoire d’homme.

Le 16 février 1867, un paysan du nom de Pierre de Rudder, résidant à Jabbeke, village, situé près de Bruges, eut la jambe gauche cassée par une chute d’arbre ; il y avait fracture du tibia et du péroné et les fragments d’os étaient si nombreux qu’en remuant la jambe, l’on entendait, suivant l’expression du médecin qui lui donna les premiers soins, les os s’entrechoquer, ainsi que des noisettes,