III
e temps des grands pèlerinages internationaux
est venu ; le vertige de la ville,
assaillie de toutes parts, commence ; les
pèlerins de la Lorraine, de la Champagne, de la
Provence, de la Normandie, du Rouergue et du
Berri, sont là. Une armée de Belges, débarquée
d’hier, envahit l’esplanade et sillonne les rues ; l’on
attend, ce matin, les trains de la Bretagne, avec une
nouvelle escouade de Belges et de Hollandais.
Lourdes craque déjà dans l’indéserrable ceinture de ses monts. La pluie a cessé ; une poudre violette tombe du ciel, implacablement pur, sur les montagnes qui se précisent. Le grand et le petit Gers dorent, au soleil, la carapace cendrée de leurs rocs et les quelques plaques des pâturages, collées sur leurs flancs, s’éverdument. Quelque chose