Page:Huysmans - Marthe, histoire d'une fille, 1876.djvu/110

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— Tu as ton compte ! dit le comédien, va te coucher maintenant !

Et il sortit, fermant la porte à double tour. Il redescendit, puis, se frappant le front, il remonta l’escalier, rouvrit la porte et dit à Marthe :

— À propos, tu sais, s’il te plaît d’aller retrouver Léo, ne te gêne pas, ma chère !

Elle ne soufflait mot. Ginginet murmura :

— Je la tiens. Maintenant qu’elle est libre d’aller le rejoindre, elle ne bougera plus, et il ajouta sentencieusement, en se caressant la cime du nez : « C’est étonnant comme les poëtes sont bêtes ; ils font des phrases, ils pleurent, ils geignent, ils crient, comme si cela touchait les femmes ! N’est aimé que celui qui cogne. Ce n’est pas du marasquin qu’il faut servir aux filles, c’est du vinaigre. J’ai maintenant pour huit jours d’amour sur la planche ! »