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Page:Huysmans - Marthe, histoire d'une fille, 1876.djvu/63

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volèrent, les imitations du bubulement des hiboux dominèrent le bruit que faisaient à l’orchestre deux tristes vieillards sans cheveux, qui chatouillaient la panse des violoncelles. Marthe et Léo prirent la fuite. Ce fut un sauvé qui peut général. Le rideau s’abaissa. Il ne restait plus en scène que Ginginet et les deux auteurs de la pièce qui se regardaient atterrés.

Le comédien les consola par de bonnes paroles.

— Jeunes gens, dit-il, si le métier d’auteur dramatique ne vous donne pas du pain, il vous octroie du moins des pommes. Ça vous servira à faire des chaussons. Quant à mon avis sur votre œuvre, le voici : ceux qui l’ont sifflée sont des justes, ceux qui m’ont bombardé de projectiles sont des cancres. Et maintenant, sonnez, trompettes, je décale !