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Page:Huysmans - Marthe, histoire d'une fille, 1876.djvu/88

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de Léo, d’aller chez lui aussitôt qu’il serait relaxé.

Il se fit, en effet, réclamer le jour même par l’un de ses amis, et il courut au plus vite à la recherche de Marthe. La concierge lui apprit sa disparition et la visite des agents. Sur ces entrefaites, Léo parut, descendant de voiture et tenant sa malle de voyage à la main.

Il reçut assez mal Ginginet qui lui dit, très-digne :

— Monsieur, si vous voulez avoir des nouvelles de Marthe, vous ferez bien de vous adresser à la préfecture de police (2e bureau de la 1re division, Service des mœurs) ; on vous en donnera. Quant à moi, si je pleure l’artiste dramatique, mon ancienne élève, j’admire la femme, mon ancienne maîtresse. Elle a au moins un avantage sur les autres, elle renonce à tromper les hommes. Marthe ne mentira pas, maintenant qu’elle n’aura plus l’occasion de simuler les geigneries du parfait amour : ce que le bourgeois appellerait piquer une tête dans le cloaque, descendre le dernier échelon de l’infamie, je l’appelle, moi, une expiation, un retour à l’honnêteté !

Et ce disant, plus digne que jamais, le cabotin