Page:Huysmans - Prières et pensées chrétiennes (1910).djvu/47

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dans la douceur contemplative des automnes, fleurissent enfin dans la vie unitive des étés.

Oui, mais chacun doit être l’aide jardinier de sa propre âme, chacun doit écouter les instructions du Maître qui trace la besogne et dirige l’œuvre. Hélas ! nous ne sommes plus ces humbles ouvriers du moyen âge qui travaillaient en louant Dieu, qui se soumettaient sans discuter aux ordres du patron ; nous, nous avons par notre peu de foi épuisé le dictame des prières, le polypharmacon des oraisons ; dès lors tout nous paraît injuste et pénible et nous regimbons, nous exigeons des engagements, nous hésitons à entreprendre notre tâche ; nous voudrions être payés d’avance, tant notre défiance nous rend vils ! Ah ! Seigneur, donnez-nous la grâce de prier et de ne pas même avoir l’idée de vous réclamer des arrhes, donnez-nous la grâce d’obéir et de nous taire ! (La cathédrale.)