VI
usqu’alors, c’était surtout sa mère qui l’avait
soignée, mais Pétronille tomba malade, à
son tour ; elle était usée par l’âge et les soucis d’une existence toujours en alerte pour
joindre, dans son pauvre ménage, les deux bouts. Les
fatigues que lui imposèrent les infirmités de Lydwine
et le chagrin qu’elle ressentit à la voir inculpée de
simulacres et de mensonges et injuriée jusque dans
son lit l’achevèrent ; elle se coucha et ne se releva plus ;
elle conserva sa connaissance et comprenant qu’elle
allait mourir elle trembla ; elle se rappela des coquetteries de jeunesse, des décisions ajournées, des heures
oisives ou mal employées ; peut-être se reprocha-t-elle aussi d’avoir trop tarabusté sa fille ; toujours est-il qu’elle lui confessa ses transes et la pria d’obtenir
du Sauveur son pardon.
Lydwine qui pleurait, à chaudes larmes, en l’écoutant, la consola de son mieux et lui promit de la gra-