Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/158

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vous menti ? Je vous ai vu et depuis notre entretien, tel jour, à telle heure, à tel endroit, encore en tête à tête avec cette femme ; est-ce vrai ?

Confondu, il s’écria : qui a pu vous révéler ainsi mes méfaits ? et ses larmes l’étouffant il quitta la chambre et se réfugia dans le jardinet attenant à la maison, pour y pleurer à son aise.

Quand il se fut soulagé, il rentra et promit à la sainte de s’amender.

Depuis ce moment, il aima réellement Lydwine et elle ne fut pas, on le verra, ingrate.

Ce Jan Angéli, qui n’occupa pas très longtemps la cure de Schiedam, semble d’ailleurs n’avoir tenu qu’une place intérimaire, n’avoir été qu’un passant dans la vie de Lydwine. Un autre prêtre, un saint homme, celui-là, Jan Walter, de Leyde, fut plus spécialement désigné par la Providence pour l’exhorter.

Qu’était ce Walter qui eut trois sœurs germaines, amies et garde-malade de la sainte ? était-il vicaire ou prêtre habitué ou aumônier d’un des couvents de la ville ? appartenait-il à cet ordre des fils de saint-Norbert qui administraient, à cette époque, la paroisse ? fut-il enfin, après la mort du titulaire, promu curé ! je l’ignore ; les historiens nous relatent bien le trépas de Dom Angeli qui eut lieu en 1426, mais ils ne nous parlent pas plus de son successeur que s’il n’avait jamais existé.

D’autre part, Walter a-t-il rempli, auprès de Lydwine, du temps de Jan Angeli, l’office que Jan Pot emplit auprès d’elle, du temps de Dom André ? Oui,